LES INVITÉS /

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Aksinia Mihaylova 

Aksinia Mihaylova est poète et traductrice née à Rakevo, au Nord-Ouest de la Bulgarie.

Aksinia Mihaylova a étudié à l’Université Saint-Clément d’Ohrid de Sofia (faculté des Philologies slaves) où elle a obtenu un master en littérature bulgare et en langue française. Elle est cofondatrice de la première revue littéraire indépendante bulgare, Ah, Maria , à laquelle elle contribue depuis 1990 comme rédactrice.

Elle est l’auteure de six recueils de poésie en bulgare : Les Herbes du Sommeil (1994), Lune dans un Wagon Vide (2004), Trois Saisons (2005), La Partie la plus basse du Ciel (2008), Déboutonner le corps (2011, Prix national de poésie Hristo Fotev et Prix national de littérature Miloch Ziapkov en 2012) et Changement des miroirs (2015). Trois recueils de poésie ont paru en français, tous publiés chez Gallimard :  Ciel à perdre (Prix Apollinaire 2014), Le baiser du temps (2019, Prix Max-Jacob 2020) et Ciel à perdre suivi de Le jardin des hommes dans la collection Poesie/Gallimard en 2021.

Ses poèmes, traduits en une vingtaine de langues, ont été publiés dans plusieurs journaux et revues littéraires en Bulgarie et à l’étranger. Elle a traduit une quarantaine de livres vers le bulgare, prose et poésie confondues. Elle a également compilé et traduit une Anthologie de la Poésie Lettonne (2008) et une Anthologie de la Poésie Lituanienne (2007). Elle a pris part dans de nombreux événements et festivals de poésie et a reçu plusieurs prix en Bulgarie et à l’étranger tant pour sa poésie que pour ses traductions.

Aksinia Mihaylova est membre du PEN-club bulgare, de l’Union des traducteurs en Bulgarie et de l’Association des écrivains bulgares. Elle habite et travaille à Sofia.

Aksinia Mihaylova est une alchimiste. Elle s’empare de mots que nous croyons connaître, les emmène ailleurs, les plonge dans le puits de sa vie et nous les rend transfigurés.
— Nicolas Crousse, Le Soir Plus

Le baiser du temps , Gallimard, « Collection Blanche », 2019.

Précision de la langue, efficacité du vers, clarté des images : ce deuxième recueil confirme avec éclat le talent et la singularité de Aksinia Mihaylova. Et toujours cette liberté de ton d’une femme libre, envers et contre tout. Le baiser du temps a remisé l’amour pour s’occuper du temps : temps qui éloigne de l’enfance et de sa magie, temps qui use les corps, temps qui veut nous emprisonner dans le passé. Ce temps et son œuvre, elle en instruit le procès pour mieux affirmer que le présent existe : présent de l’écriture, présent du souvenir, présent de sa voix de femme indépendante et émancipée. Pour Aksinia Mihaylova, rien ne remplace la vie présente. C’est de là qu’elle tire le sens et toute l’énergie de ses poèmes. C’est en eux qu’elle transmue avec grâce les accidents de sa vie, ses chagrins comme ses bonheurs.

Ciel à perdre , Gallimard, « Collection Blanche », Prix Apollinaire 2014.

Les poèmes d’amour sont des entreprises à risques. Beaucoup s’y essayent et s’y cassent les reins. Ceux de ce recueil, directement écrits en français par un poète bulgare, connu dans son pays et femme de surcroît, ont une puissance d’expression et une sensibilité qui évitent tous les pièges de ce genre de textes : pathos, sentimentalisme, mièvrerie. Par un jeu d’images inattendues, l’auteur renouvelle, avec beaucoup de pudeur dans l’émotion, le thème de l’amour. On passe lentement de l’embrasement amoureux à la détresse, de la fusion à la distance, de l’attente à la joie de retrouvailles. L’auteur redonne au vers libre sa jeunesse et sa plénitude. Ce faisant, elle rend un bel hommage à la langue française.

Écouter : À propos de Ciel à perdre